Le procès de Louis XVI

Une défense impossible ?

L'Assemblée constituante a fait de Louis XVI un simple chef du pouvoir exécutif, chargé d'exécuter les volontés du pouvoir législatif, avec toutefois la possibilité d'en modérer ou retarder les ardeurs grâce à un droit de veto temporairement suspensif. Certes, la Constitution de 1791 stipule : « La personne du roi est inviolable et sacrée », mais cette protection est illusoire, puisqu'elle ne survit pas à sa déchéance. Louis a en effet cessé d'être roi et sa mise en jugement n'est plus un sacrilège. Le temps n'est plus où Bossuet pouvait écrire à l'intention du Dauphin que seul Dieu pouvait juger les rois.
Pendant près de deux mois, sans pour autant oublier les nombreuses questions d'actualité, la Convention va instruire beaucoup plus qu'un grand procès historique. On s'en apercevra lorsque l'accusé répondra aux questions de ses juges. Dans cette tragédie conjuguant le terrifiant et le pitoyable, apparaît un monde encore sans visage, dont l'abîme peut donner le vertige dès lors que selon le voeu de Robespierre, « le tyran aura été plongé dans le néant. »

Dans cette « guerre à mort entre Louis XVI et ses juges » (E. Quinet), quel fut le rôle de la défense ? La question restera toujours posée de savoir si, autrement conçue ou menée, celle-ci pouvait déplacer quelques voix et sauver celui qu'on n'appelait plus que Louis et bientôt Louis le dernier. En tout cas, les défenseurs n'ignoraient pas les risques encourus en affrontant les quelque sept cent vingt conventionnels qui s'étaient institués juges du ci-devant roi, en s'exposant aux murmures du peuple des tribunes. Ils furent les héros d'une mission probablement impossible.

A LA RECHERCHE D'ANGE DENIS MACQUIN

 

Publié en 2021.
161 pages.

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